Du 4 au 6 septembre 2017, Dirk Van den Bulck, le commissaire général aux réfugiés et aux apatrides, et Jean-Pierre Luxen, le directeur général de Fedasil, accompagnent le secrétaire d’État à l’Asile et la Migration Theo Francken dans une visite à une mission de réinstallation au Liban.
Qu’est-ce que la réinstallation ?
La réinstallation, ou resettlement, consiste à sélectionner des réfugiés dans un pays où ils ont cherché une protection puis à les transférer dans un pays tiers, qui a au préalable donné son accord pour leur octroyer un droit de séjour durable.
La réinstallation représente l’une des trois solutions durables pour les victimes de persécutions, parallèlement au retour dans le pays d’origine et à l’intégration dans le pays d’accueil. Pour chacun des réfugiés concernés, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) examine tout d’abord si le retour dans le pays d’origine (return) ou l’intégration dans le premier pays d’accueil (reintegration) ne constitue pas une (meilleure) option. Ce n’est que lorsque ces deux alternatives ne sont pas envisageables qu’il peut être question de réinstallation (resettlement).
Déroulement de la sélection et du transfert des réfugiés en vue de leur réinstallation
En première instance, l’UNHCR (Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés) effectue une sélection parmi le vaste ensemble des réfugiés dans le monde. Pour ce faire, il applique plusieurs critères de sélection. Ce n’est qu’après octroi du statut de réfugié par l’UNHCR et suite à un examen approfondi du besoin de protection que la Belgique prend les dossiers en considération.
Après proposition des dossiers par l’UNHCR, le CGRA les examine en détail. Les services de sécurité belges effectuent également un screening de ces dossiers. Le CGRA organise ensuite une mission de sélection dans le pays d’accueil et y procède à l’audition des réfugiés proposés afin de vérifier leur crainte actuelle de persécution au sens de la Convention de Genève. Sur la base des informations récoltées, le CGRA rédige un avis quant à la sélection et le communique au secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, qui charge alors l’Office des étrangers d’établir des documents de voyage pour le groupe de personnes sélectionnées en vue de leur réinstallation en Belgique.
Dès que le processus de sélection est clôturé, Fedasil coordonne, en collaboration avec l’Office des étrangers (OE) et le SPF Affaires étrangères, la délivrance des documents de voyage et d’identité nécessaires à la venue de ces personnes en Belgique.
Pour ce qui est de l’organisation pratique du voyage, les instances belges collaborent avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui a une expertise particulière dans ce domaine. Avant leur arrivée en Belgique, Fedasil organise aussi pour les réfugiés un cours d’orientation culturelle destiné à les préparer à la vie dans notre pays.
Visite à une mission de sélection et d’orientation culturelle au Liban
La visite en cours au Liban s’inscrit dans le cadre d’une mission de sélection du CGRA et d’une mission d’orientation culturelle de Fedasil. Par ailleurs, en compagnie d’un représentant de l’UNHCR, la délégation visitera entre autres une implantation de réfugiés syriens dans la plaine de la Bekaa.
Cette année, déjà 774 réfugiés réinstallés
En 2017, la Belgique réinstallera environ 1.150 réfugiés, dont 1.050 Syriens. Parmi ces derniers, 600 viendront de Turquie, les autres réfugiés syriens seront réinstallés depuis le Liban (300) et la Jordanie (150). Cette année, le CGRA aura organisé huit missions de sélection, dont six ont déjà eu lieu : quatre en Turquie, une au Liban et une en Jordanie. C’est donc actuellement une seconde mission qui se déroule au Liban. À l’automne, une nouvelle mission aura lieu en Ouganda en vue de la sélection d’une centaine de réfugiés congolais vulnérables qui ont cherché refuge dans ce pays.
Cette année, 774 réfugiés sont déjà arrivés en Belgique par le biais de la réinstallation : 156 Syriens de Jordanie, 9 du Liban et 609 de Turquie.