Situation sécuritaire

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L’objectif de la présente recherche consiste à dresser un état des lieux de la situation sécuritaire au Mali. Elle porte sur la période allant de janvier à septembre 2018. 

Ce document constitue une mise à jour globale de plusieurs COI Focus distincts rédigés en 2017 et 2018 et qui concernaient, chaque fois, une seule région. Il s’agit du COI Focus Mali. Situation sécuritaire au centre du pays du 3 août 2017, du COI Focus Mali. Situation sécuritaire au nord du pays du 21 septembre 2017 complété par un COI Focus intitulé Mali. Situation sécuritaire au nord du pays. Addendum – Evénements survenus entre septembre 2017 et mai 2018 du 7 juin 2018 et enfin du COI Focus Mali. Situation sécuritaire au sud du pays du 12 mars 2018. Les recherches pour cette mise à jour ont été clôturées le 15 octobre 2018.

La transition prévue par l’accord de paix de 2015 pour une période de deux ans a été prolongée en 2017 et devrait durer au moins jusqu’en 2019. L’élection présidentielle s’est déroulée les 29 juillet et 12 août 2018. Elle a été marquée, dans le nord et le centre du pays, par des incidents violents imputés à un groupe islamiste, le GSIM. Le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, a été réélu pour un second mandat de cinq ans. L’opposition qui avait manifesté avant les élections pour exiger la transparence du scrutin est de nouveau descendue dans les rues après le prononcé des résultats pour dénoncer des fraudes électorales.

Les groupes armés signataires de l’accord de paix qui s’affrontaient pour le contrôle de la ville de Kidal ont signé une trêve qui est effective depuis septembre 2017. Les conditions de sécurité ont toutefois continué à se dégrader, amenant le gouvernement malien à prolonger l’état d’urgence. Les raisons principales en sont la multiplication des actions terroristes menées par deux groupes djihadistes, le GSIM et l’EIGS, dans le nord et le centre du pays, les affrontements intercommunautaires entre Peul et Dogon au centre du pays, les violences entre Touareg et Peul dans la région de Ménaka, au nord. Les sources consultées font état de violations des droits de l’homme commises par différents acteurs au conflit : forces de défense et de sécurité maliennes, groupes armés signataires de l’accord de paix et groupes djihadistes. Les principales cibles des attaques terroristes sont les forces internationales et nationales, les groupes armés signataires de l’accord de paix et les représentants des autorités. Il arrive que des civils soient visés, au motif de leur collaboration avec l’armée ou les autorités. Généralement, les civils sont les victimes indirectes des attaques menées au moyen d’engins explosifs ou de la présence de restes d’explosifs de guerre. La sécurité des civils est par ailleurs affectée par les conflits intercommunautaires. Ainsi, le conflit entre Peul et Dogon dans la région de Mopti a fait une centaine de morts et 12.000 déplacés ; les violences entre Touareg et Peul dans la région de Ménaka ont fait une cinquantaine de morts et provoqué le déplacement de plusieurs centaines de personnes. Les sources constatent un glissement progressif de l’épicentre des violences du nord vers le centre du pays. Depuis le début de l’année 2018, c’est la région centrale de Mopti qui a été la plus touchée tandis que les régions au sud du pays ne l’ont été que très peu.

Fin juillet 2018, l’ONU recensait 75.351 déplacés à l’intérieur du pays et 139.573 réfugiés dans les pays voisins, à savoir le Burkina Faso, la Mauritanie et le Niger. Ces chiffres sont en constante augmentation depuis le début de l’année 2018. Ils étaient de 60.600 déplacés et 137.700 réfugiés en mai 2018, 40.600 déplacés et 131.800 réfugiés en janvier 2018.

Au nord et au centre, l’insécurité et les violences ont un impact négatif sur la vie quotidienne, freinant le redéploiement des forces de défense et de sécurité dans les zones rurales, le fonctionnement de l’administration et des écoles, l’accès aux denrées de base, aux soins de santé et à l’aide humanitaire.

Policy

La politique définie par le commissaire général se fonde sur une analyse approfondie d’informations récentes et détaillées sur la situation générale dans le pays. Ces informations ont été recueillies de manière professionnelle auprès de diverses sources objectives, dont le Bureau européen d’appui en matière d’asile, le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, des organisations internationales de défense des droits de l’homme, des organisations non gouvernementales, ainsi que la littérature spécialisée et les médias. Pour définir sa politique, le commissaire général ne se fonde donc pas exclusivement sur les COI Focus publiés sur le site du CGRA, qui ne traitent que de certains aspects particuliers de la situation du pays. Le fait qu’un COI Focus date d’un certain temps déjà ne signifie donc pas que la politique menée par le commissaire général ne soit plus d’actualité.

Pour examiner une demande d’asile, le commissaire général tient non seulement compte de la situation objective dans le pays d’origine à la date de la décision mais également de la situation individuelle et des circonstances personnelles du demandeur. Chaque demande d’asile est examinée au cas par cas. Le demandeur d’asile doit montrer de manière suffisamment concrète qu’il éprouve une crainte fondée de persécution ou court un risque réel d’atteintes graves. Il ne peut donc se contenter de renvoyer à la situation générale dans son pays mais doit également présenter des faits concrets et crédibles le concernant personnellement.

Pour ce pays, il n’y a pas une note de politique de traitement disponible sur le site web.

Land: 
Mali