Situation sécuritaire

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L’objectif de la présente recherche consiste à dresser un état des lieux de la situation sécuritaire au Mali. Elle porte sur la période allant du 1er octobre 2018 au 30 juin 2019.

Ce document constitue une mise à jour du COI Focus Mali. Situation sécuritaire du 8 novembre 2018. Les recherches pour cette mise à jour ont été clôturées le 14 juillet 2019.

Le président Ibrahim Boubacar Keïta a été réélu pour un deuxième mandat de cinq ans en août 2018. Les élections législatives qui devaient se tenir en octobre 2018 ont été reportées à plusieurs reprises et aucun calendrier n’est arrêté pour leur organisation. Le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a démissionné en avril 2019 suite à une motion de censure déposée contre le gouvernement par des députés de la majorité et de l’opposition en raison notamment de sa mauvaise gestion de la situation sécuritaire dans le centre du pays. Un nouveau gouvernement conduit par Boubou Cissé a été formé début mai 2019. Les groupes armés signataires de l’accord de paix de 2015 qui s’étaient à plusieurs reprises affronté entre 2015 et 2017, ont convenu d’un cessez-le-feu en septembre 2017. Les observateurs internationaux constatent que, depuis lors, les combats ont cessé.

Les conditions de sécurité ont toutefois continué à se dégrader en raison de la multiplication des actions terroristes menées par des groupes djihadistes, en particulier le GSIM et l’EIGS, dans le nord et le centre du pays, d’affrontements intercommunautaires entre Peul, Bambara et Dogon au centre, de violences entre Touareg et Peul ou encore entre Touareg et Arabes au nord du pays. Des groupes d’autodéfense sur base communautaire ont fait leur apparition dans le centre du pays. L’état d’urgence en vigueur depuis novembre 2015 a été prolongé jusqu’en octobre 2019. Fin juin 2019, les Nations unies ont renouvelé pour un an le mandat de la MINUSMA et l’ont étendu au centre du pays. Au niveau régional, le Mali participe à la force conjointe du G5 Sahel qui lutte contre les réseaux terroristes et extrémistes violents, la prolifération d’armes et la criminalité transnationale organisée.

Les principales cibles des attaques terroristes sont les forces internationales et nationales ainsi que les groupes armés signataires de l’accord de paix. Durant la période couverte par ce rapport, l’augmentation importante du nombre d’incidents violents a constitué un risque accru pour la sécurité des civils. Ceux-ci ont par ailleurs été ciblés dans le cadre de violences impliquant des milices communautaires. Plus de 600 civils ont été tués depuis le début de l’année 2019, principalement dans la région centrale de Mopti. Les sources consultées font état de violations des droits de l’homme commises par les différents acteurs au conflit : milices d’autodéfense communautaires, groupes djihadistes, forces de défense et de sécurité et groupes armés signataires de l’accord de paix. Les régions du centre ont été les plus touchées par la violence, tandis que les régions au sud du pays sont celles qui ont été le moins impactées.

En mai 2019, l’ONU recensait 120.067 déplacés à l’intérieur du pays et 138.391 réfugiés dans les pays voisins, à savoir le Burkina Faso, la Mauritanie et le Niger. Le nombre de PDI fuyant les violences au centre du pays a presque quadruplé en un an. Le nombre de réfugiés est resté stable.

Au nord et au centre, l’insécurité et les violences ont un impact négatif sur la vie quotidienne, freinant le redéploiement des forces de défense et de sécurité, le fonctionnement de l’administration et des écoles, la liberté de mouvement, l’accès aux denrées de base, aux soins de santé et à l’aide humanitaire.

Policy

La politique définie par le commissaire général se fonde sur une analyse approfondie d’informations récentes et détaillées sur la situation générale dans le pays. Ces informations ont été recueillies de manière professionnelle auprès de diverses sources objectives, dont le Bureau européen d’appui en matière d’asile, le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, des organisations internationales de défense des droits de l’homme, des organisations non gouvernementales, ainsi que la littérature spécialisée et les médias. Pour définir sa politique, le commissaire général ne se fonde donc pas exclusivement sur les COI Focus publiés sur le site du CGRA, qui ne traitent que de certains aspects particuliers de la situation du pays. Le fait qu’un COI Focus date d’un certain temps déjà ne signifie donc pas que la politique menée par le commissaire général ne soit plus d’actualité.

Pour examiner une demande d’asile, le commissaire général tient non seulement compte de la situation objective dans le pays d’origine à la date de la décision mais également de la situation individuelle et des circonstances personnelles du demandeur. Chaque demande d’asile est examinée au cas par cas. Le demandeur d’asile doit montrer de manière suffisamment concrète qu’il éprouve une crainte fondée de persécution ou court un risque réel d’atteintes graves. Il ne peut donc se contenter de renvoyer à la situation générale dans son pays mais doit également présenter des faits concrets et crédibles le concernant personnellement.

Pour ce pays, il n’y a pas une note de politique de traitement disponible sur le site web.

Land: 
Mali