Situation sécuritaire

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Le présent rapport dresse un état des lieux de la situation sécuritaire au Mali. Il porte sur la période allant du 30 septembre 2020 au 31 mai 2021.

Ce document est une mise à jour du COI Focus Mali Situation sécuritaire, daté du 30 octobre 2020. Les recherches pour cette actualisation ont été clôturées le 1er juin 2021.

Le conflit au Mali débute en janvier 2012 lorsque des rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), soutenus par des groupes islamistes, se soulèvent contre le gouvernement central de Bamako pour obtenir leur indépendance. Malgré l’envoi de troupes par la France et les Nations unies en 2013 ainsi que la signature d’un Accord de paix en 2015 entre les groupes armés gouvernementaux et ceux de la rébellion touareg, les affrontements se sont poursuivis au Mali. Les groupes islamistes, exclus de l’Accord précité, ont poursuivi leur progression.

Le Mali a connu en mai 2021 un nouveau changement de président, quelques mois après le coup d’Etat militaire d’août 2020. Le colonel et vice-président malien, Assimi Goïta, également le chef de la junte qui a déclenché la mutinerie en août 2020, a procédé à l’arrestation du président Bah N’Daw et du premier ministre Moctar Ouane. Après leur démission forcée, Goïta a été nommé président de la République.

En raison de différents problèmes d’ordre politique et de défis sécuritaires, le Mali est encore loin d’atteindre les objectifs de l’Accord de paix, selon le Centre Carter.

La situation sécuritaire s’est dégradée au Mali entre octobre 2020 et juin 2021 d’après le Secrétaire général de l’ONU (SG-NU). Dans le Nord, les groupes extrémistes affiliés à l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ont continué à s’affronter et ont également poursuivi leurs attaques contre les civils et les forces de sécurité. Dans le centre, les activités terroristes se sont intensifiées et les conflits intercommunautaires ont persisté. La spirale de la violence s’est étendue également dans le sud du pays. Durant le dernier trimestre de 2020, pour la première fois, le sud du Mali a été touché par des attaques asymétriques.

La pose d’engins explosifs improvisés (EEI), en particulier le long des principales routes d’approvisionnement, a continué à faire des victimes. Malgré une diminution du nombre d’attaques à EEI, le nombre de victimes a augmenté entre juillet 2020 et mai 2021.

En 2020, au moins 400 personnes ont perdu la vie dans les confits intercommunautaires, selon Human Rights Watch (HRW). Les violences intercommunautaires se sont poursuivies durant les trois premiers mois de 2021, surtout dans le centre du Mali.

Des affrontements entre l’EIGS et le GSIM ont également été signalés, fin 2020, dans la zone des trois frontières (Mali – Burkina Faso – Niger) et ont continué en 2021 dans la région de Gao et de Ménaka. Début 2021, une forte hausse du nombre d’atteintes à la sécurité, dont des actes relevant du terrorisme, du banditisme ou du radicalisme, des crimes et des affrontements intercommunautaires ont été enregistrées au Mali.

Les forces de défense et de sécurité maliennes ainsi que les forces internationales et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) ont été ciblées de manière constante par des attaques asymétriques, surtout durant le premier trimestre de 2021.

Dans un contexte marqué par des exactions commises par les groupes terroristes mais aussi par les forces de l’Etat, les sources parlent d’une dégradation de la situation des droits humains au Mali en 2020. Les principaux responsables, par ordre d’importance, sont les milices communautaires, les groupes terroristes, les Forces armées maliennes (FAMA) ainsi que les forces internationales. Les FAMA sont responsables d’après l’organisation Human Rights Watch (HRW) de plus de 250 exécutions de suspects et de civils et de plusieurs disparitions forcées entre décembre 2019 et août 2020.

Les civils continuent d’être les principales victimes d’attaques de groupes terroristes, de violences intercommunautaires, des EEI et du banditisme au Mali mais, en 2020, ils ont surtout été victimes de la lutte antiterroriste. Selon les statistiques de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED) citées par la Coalition citoyenne pour le Sahel (CCS), 35 % des civils ont été tués par les forces de sécurité, 24 % par des groupes djihadistes et 32 % par les milices communautaires en 2020.

Selon les données de l’ACLED, entre le 1er janvier et le 31 mars 2021, 273 personnes ont été tuées dans le nord du pays. La région de Gao est la deuxième région la plus touchée durant le premier trimestre de 2021, avec 191 morts. Le centre du pays a enregistré le nombre le plus élevé de victimes durant le premier trimestre de 2021. A Mopti, 348 personnes tuées dans les conflits entre le 1er janvier et le 31 mars 2021. Cette région a aussi été la plus meurtrière en 2020 quand 1.582 tués ont été enregistrés. Selon le Secrétariat suisse d'Etat aux migrations, entre le 1er janvier et le 31 mars 2021, dans le sud du pays, 12 personnes ont perdu la vie dans les violences et 74, au total, en 2020. Selon le SG-NU, l’apparition de l’extrémisme violent dans le sud du pays « marque une évolution inquiétante » de la situation sécuritaire au Mali.

Fin avril 2021, le Mali recensait 372.266 personnes déplacées internes (PDI). De décembre 2020 à avril 2021, le nombre de PDI a augmenté de 12 %. Selon le SG-NU, « la situation humanitaire demeure catastrophique » en juin 2021 car près de 5,9 millions de Maliens ont ou auront besoin d’une aide humanitaire. 370.000 enfants étaient privés d’éducation en décembre 2020 car plus de 1.230 écoles étaient fermées, principalement dans la région de Mopti.

Au total, 256 organisations nationales et internationales sont présentes au Mali et la plupart opèrent dans le nord et le centre du pays. Les principales contraintes d’accès rapportées par ces ONG sur place en 2020 sont des restrictions de mouvement, les opérations militaires et les hostilités entre acteurs armés ainsi que l’absence d’infrastructures de base.

Policy

The policy implemented by the Commissioner General is based on a thorough analysis of accurate and up-to-date information on the general situation in the country of origin. This information is collated in a professional manner from various, objective sources, including the EASO, the UNHCR, relevant international human rights organisations, non-governmental organisations, professional literature and coverage in the media. When determining policy, the Commissioner General does not only examine the COI Focuses written by Cedoca and published on this website, as these deal with just one aspect of the general situation in the country of origin. The fact that a COI Focus could be out-of-date does not mean that the policy that is being implemented by the Commissioner General is no longer up-to-date.

When assessing an application for asylum, the Commissioner General not only considers the actual situation in the country of origin at the moment of decision-making, he also takes into account the individual situation and personal circumstances of the applicant for international protection. Every asylum application is examined individually. An applicant must comprehensively demonstrate that he has a well-founded fear of persecution or that there is a clear personal risk of serious harm. He cannot, therefore, simply refer back to the general conditions in his country, but must also present concrete, credible and personal facts.

There is no policy paper for this country available on the website.

Land: 
Mali

Information about the asylum procedure, tailored to the asylum seeker, can be found at : asyluminbelgium.be.