Bilan statistiques d'asile 2011

« Un quart de demandes d’asile en plus par rapport à l’année précédente, mais aussi de plus en plus de décisions en matière d’asile. » C’est ainsi que Dirk Van den Bulck, le commissaire général aux réfugiés et aux apatrides, résume l’équilibre entre l’afflux de demandeurs d’asile et les décisions prises par son administration en 2011. Le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides a publié aujourd’hui sur son site Internet des statistiques complètes concernant l’asile pour 2011.

Davantage de demandes d’asile

En 2011, 25 479 demandes d’asile ont été introduites en Belgique, soit une augmentation de 27,8% par rapport à 2010. Ce chiffre représente une moyenne de 2123 demandes d’asile par mois. La Belgique n’a plus connu une telle moyenne mensuelle depuis 2001. Une demande d’asile sur cinq est une demande multiple. Par ailleurs, le nombre de celles-ci est en hausse : en 2011, la Belgique a enregistré moitié plus (51%) de demandes multiples qu’en 2010. L’on peut remarquer que les personnes originaires du Kosovo, de Serbie et de Macédoine introduisent souvent des demandes d’asile multiples.

Les principaux pays d’origine des demandeurs d’asile en 2011 étaient les suivants : l’Afghanistan, également en augmentation dans les autres États membres de l’UE, la Guinée (pour laquelle la Belgique et la France ont traité la grande majorité des demandes au sein de l’UE), l’Irak et la Russie. Avec les quatre pays que sont le Kosovo, la Serbie, la Macédoine et l’Albanie, les Balkans ont encore été bien présents dans le top 10 des pays d’origine durant toute l’année. Leur pourcentage fluctue constamment, en fonction de l’impact des mesures de dissuasion, du traitement accéléré et des actions de retour.

Davantage de décisions

L’année passée, l’Office des étrangers (OE) a transféré 19 368 dossiers d’asile au CGRA pour examen. En 2011, le CGRA a pris 16 828 décisions, soit 45,8% de plus qu’en 2010 et même 87,7% de plus qu’en 2009. L’augmentation est la plus remarquable pour le dernier trimestre de 2011, quand une moyenne de 1600 décisions d’asile ont été prises. Durant la première moitié de 2011, le CGRA a recruté de nouveaux collaborateurs. Il a en outre pris de nombreuses mesures internes qui ont permis de continuer à accroître l’efficacité de l’organisation. Ces deux facteurs ont donné une forte impulsion à la production annuelle du CGRA.

Trois fois plus de refus que de reconnaissances

Dans pratiquement une décision d’asile sur quatre (23,5%), le CGRA a décidé que le demandeur d’asile avait effectivement besoin de protection : 17% des décisions étaient des reconnaissances du statut de réfugié ; dans 6,5% de toutes les décisions, le CGRA a octroyé le statut de protection subsidiaire. L’Irak, l’Afghanistan et la Guinée représentent plus de la moitié des décisions de reconnaissance du statut de réfugié prises par le CGRA en 2011.

Lignes directrices pour une procédure d’asile plus efficace en 2012

En 2012, le CGRA prendra davantage de décisions d’asile grâce aux collaborateurs qui ont été engagés au second semestre de 2011 et qui sont à présent entièrement opérationnels. Le CGRA applique actuellement le traitement accéléré des demandes d’asile uniquement aux dossiers Balkans. À partir de cette année, cette action concernera l’ensemble des nouvelles demandes d’asile. Dans maximum trois mois environ, le CGRA veut ainsi parvenir à une décision.
Le CGRA demeure en outre un grand défenseur d’une bonne collaboration entre les différentes instances, afin de limiter de manière structurelle l’afflux de demandeurs d’asile dans notre pays. L’on pense tout d’abord à l’impact qu’ont la dissuasion et le retour, mais également au renforcement des recherches en matière de filières qui amènent les demandeurs d’asile en Belgique et de la lutte contre leurs activités. Une meilleure concordance des procédures simultanées et successives que les étrangers entament en Belgique (par exemple, la procédure d’asile et la procédure de régularisation médicale) se poursuivra en 2012.

30 Décembre 2011