Avant-propos de la commissaire générale
Après avoir exercé pendant 18 ans la fonction de commissaire général, Dirk Van den Bulck a pris une retraite bien méritée en 2023. L’organisation lui doit énormément. J’ai repris le flambeau dans un contexte difficile. En 2023 également, les demandes de protection internationale ont atteint un nombre très élevé, plus de 35 000, à peine moins qu’en 2022. La pression sur le régime d’asile belge et sur notre organisation n’a donc pas diminué.
Notre organisation a toutefois gagné en efficacité. Le nombre de décisions prises par le CGRA en 2023 était supérieur de 23,6% au chiffre atteint en 2022 (en nombre de dossiers). Plus de 30 000 personnes ont reçu leur décision, un nombre record. Cette augmentation a été réalisée grâce à l’arrivée de nouveaux collaborateurs et aux efforts du personnel d’appui. La poursuite de la mise en œuvre des mesures destinées à renforcer l’efficacité y a aussi contribué.
L’année 2023 a également vu plusieurs changements dans notre organisation. Nous avons lancé le projet Tabula rasa pour le renforcement de l’efficience, et une nouvelle unité de formation baptisée STAR(T) a été créée. Toute une série d’initiatives ont en outre été prises pour améliorer l’efficacité et les performances sans compromettre la qualité de nos décisions ni le bien-être de nos collaborateurs.
Ces initiatives, qui bousculent nos manières de travailler, sont nécessaires. Le statu quo n’est pas une option. Nous devons évoluer vers une organisation plus flexible, capable de réagir rapidement à la fluctuation des demandes. D’autre part, nous devons également nous inscrire dans un renforcement en termes de chaîne : l’amélioration de la collaboration et des échanges d’informations entre services d’asile est primordiale.
En 2023, le projet de dossier électronique s’est également poursuivi, dans la même optique que nos autres projets : professionnalisme, exigences élevées, dialogue et concertation avec nos partenaires, et ce afin de trouver des solutions ambitieuses nécessitant une nouvelle culture de gestion partagée par tous.
Mes principales priorités pour 2024 restent la résorption de l’arriéré et la réduction du temps de traitement, en premier lieu dans l’intérêt des demandeurs de protection internationale. Il faudra pour cela augmenter le nombre d’officiers de protection et des autres membres du personnel, prévoir un remplacement rapide des départs et améliorer nos procédures internes de travail.
Je poursuivrai encore d’autres priorités en 2024. La concertation structurelle avec les parties prenantes, avec la société civile, avec nos partenaires dans la chaîne de l’asile, reste un élément essentiel de la politique que j’entends mener. Notre organisation n’est pas une île et est ouverte au dialogue. Il en va de même pour notre position au sein de l’Europe. Un régime d’asile européen commun axé sur la protection des réfugiés reste au premier rang de nos priorités.
En conclusion, je m’adresse à tous nos collaborateurs. Vous continuez à faire preuve d’engagement et de flexibilité malgré une charge de travail élevée. Nos objectifs, c’est vous qui les réalisez. Vous avez à cœur notre mission et, chaque jour sans exception, vous témoignez de notre professionnalisme.
Sophie Van Balberghe
Commissaire générale aux réfugiés et aux apatrides
Bruxelles, juin2024.