La situation sécuritaire à Jalalabad

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Dans ce COI Focus, le Cedoca décrit les conditions de sécurité qui prévalent dans la ville de Jalalabad, chef-lieu de la province de Nangarhar, à l’est de l’Afghanistan. Jalalabad est la cinquième plus grande ville d’Afghanistan et un important centre commercial de l’est de l’Afghanistan. Sa situation, le long de plusieurs routes commerciales, est stratégique.

Ce rapport couvre la période du 1er mars 2017 au 31 janvier 2018. Les recherches effectuées dans le cadre de ce COI Focus se sont clôturées le 15 février 2018. Ce COI Focus est une actualisation du COI Focus La situation sécuritaire à Jalalabad, du 9 juin 2017.

Au cours de la période couverte par les recherches, du 1er mars 2017 au 31 janvier 2018, ce sont 98 incidents qui se sont produits dans la ville de Jalalabad et dans le district éponyme. Plus de la moitié de ces incidents étaient dus à l’utilisation d’IED, de mines et d’autres explosifs. Par ailleurs, la région de Jalalabad est confrontée à une hausse du nombre d’assassinats (ciblés) et de la criminalité. La plupart des attentats sont imputés aux talibans ou à l’ISKP. Bien que, dans la ville de Jalalabad, les violences visent essentiellement certains profils, des cibles tant militaires que civiles, il arrive régulièrement que des civils en soient les victimes collatérales. Ainsi, beaucoup d’entre eux ont perdu la vie dans des attentats suicide ou complexes. La hausse du nombre d’assassinats et l’augmentation de la criminalité engendrent un sentiment croissant d’insécurité à Jalalabad. Les services de sécurité afghans se retrouvent souvent impuissants face à des attentats de grande ampleur.

Au cours de la période couverte par les recherches, du 1er mars 2017 au 31 janvier 2018, l’on a compté 24 incidents dans le district de Behsud. Au cours de la même période, 43 incidents se sont produits dans le district de Surkhrod. Dans les districts de Behsud et de Surkhrod, les violences ont principalement visé le personnel des services de sécurité, mais elles y ont aussi fait des victimes collatérales parmi les civils. Tant à Behsud qu’à Surkhrod, ce sont surtout les talibans qui ont revendiqué les attentats. Aucune statistique précise quant aux victimes civiles n’est disponible concernant Jalalabad, ni concernant les districts de Behsud et de Surkhrod.

La majorité des IDP dans l’est de l’Afghanistan cherchent refuge dans la ville de Jalalabad et dans les districts de Behsud et de Surkhrod. Il ressort des recherches que les familles déplacées à Jalalabad sont confrontées à un schéma récurrent de problèmes : le manque de moyens d’existence, l’accès limité aux fournitures de base et un marché du travail présentant peu d’opportunités. La densité de population dans la ville de Jalalabad entraîne une surcharge des services et des infrastructures en place. Les loyers augmentent, tout comme les frais d’inscription scolaire, et il est question d’insécurité alimentaire.

De Kaboul, Jalalabad n’est accessible que par la route. Les insurgés visent parfois les postes de contrôle qui y sont établis et les convois des services de sécurité qui y circulent. Ces attaques peuvent avoir pour conséquence que la route soit bloquée, parfois durant des heures. L’aéroport proche de la ville n’est utilisé qu’à des fins militaires et fait sporadiquement l’objet d’attaques des insurgés.

Politique de traitement

La situation sécuritaire en Afghanistan est en grand partie déterminée par un conflit armé interne de longue durée, en raison duquel un grand nombre de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays ou se sont réfugiées à l’étranger. Pour évaluer le besoin de protection internationale, le commissaire général tient compte du fait qu’il existe en Afghanistan des différences régionales majeures dans la situation sécuritaire et dans la nature et l’intensité de la violence.

Land: 
Afghanistan