L’objectif de ce COI Focus est de faire le point sur les conditions de sécurité en Turquie, en particulier entre le 13 septembre 2018 (date de la précédente mise à jour) et le 18 mars 2019. La recherche documentaire pour cette mise à jour s’est terminée le 18 mars 2019.
La situation sécuritaire en Turquie demeure principalement influencée par le conflit entre le PKK et les autorités turques. Celui-ci s’est traduit, entre septembre 2018 et mars 2019, par des attaques et des affrontements armés entre militants du PKK et forces de sécurité turques dans quelques provinces de l’est et du sud-est du pays.
International Crisis Group constate une baisse continue de l’intensité des combats et du nombre de victimes depuis novembre 2016. Entre le 1er septembre 2018 et le 28 février 2019, le conflit entre les forces armées turques et le PKK a fait 127 victimes, dont 93 militants du PKK, 29 membres des forces de sécurité turques et 5 civils. Il s’agit d’une baisse de plus de 50 % par rapport au six mois précédents.
Entre août 2015 et avril 2016, les combats les plus intenses avaient eu lieu dans des zones urbaines placées sous couvre-feu par les forces de sécurité turques pour tenter d’en reprendre le contrôle aux groupes armés kurdes. A partir du mois de mai 2016, les combats ont progressivement quitté les villes et à la date du 18 mars 2019, ils ont lieu presqu’exclusivement dans les zones rurales de provinces de l’est et surtout du sud-est de la Turquie. Entre le 1er septembre 2018 et le 28 février 2019, une seule personne a été tuée en zone urbaine.
Depuis juillet 2015, près de 350 couvre-feux ont été décrétés dans des localités de l’est et du sud-est, dont plus de la moitié dans la province de Diyarbakir. Plusieurs observateurs internationaux ont reproché aux autorités turques un usage abusif et indiscriminé de la force qui a eu pour résultat la mort de civils et des destructions de quartiers entiers, ainsi que d’autres graves violations des droits de l’homme durant ces couvre-feux en 2015 et 2016. Des couvre-feux continuent à être décrétés dans des zones rurales pendant le déroulement d’opérations armées contre le PKK, mais les sources ne font plus état de graves violations les accompagnant.
Depuis 2016, les autorités se sont attelées à de vastes campagnes de reconstruction de zones affectées par les combats. Plusieurs sources indiquent cependant que les nouveaux logements sont jugés inadaptés et trop chers.
La Turquie a été frappée par de nombreux attentats terroristes en 2015 et 2016, mais depuis janvier 2017, aucun attentat terroriste notable n’est à déplorer.
Des violences entre réfugiés syriens et populations locales ont causé la mort d’au moins 35 personnes (dont 24 Syriens) en 2017, principalement dans des quartiers populaires d’Istanbul, Izmir et Ankara. Quelques incidents ont été signalés en juin, juillet et septembre 2018, faisant cinq victimes.
Politique de traitement
La politique définie par le commissaire général se fonde sur une analyse approfondie d’informations récentes et détaillées sur la situation générale dans le pays. Ces informations ont été recueillies de manière professionnelle auprès de diverses sources objectives, dont le Bureau européen d’appui en matière d’asile, le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, des organisations internationales de défense des droits de l’homme, des organisations non gouvernementales, ainsi que la littérature spécialisée et les médias. Pour définir sa politique, le commissaire général ne se fonde donc pas exclusivement sur les COI Focus publiés sur le site du CGRA, qui ne traitent que de certains aspects particuliers de la situation du pays. Le fait qu’un COI Focus date d’un certain temps déjà ne signifie donc pas que la politique menée par le commissaire général ne soit plus d’actualité.
Pour examiner une demande d’asile, le commissaire général tient non seulement compte de la situation objective dans le pays d’origine à la date de la décision mais également de la situation individuelle et des circonstances personnelles du demandeur. Chaque demande d’asile est examinée au cas par cas. Le demandeur d’asile doit montrer de manière suffisamment concrète qu’il éprouve une crainte fondée de persécution ou court un risque réel d’atteintes graves. Il ne peut donc se contenter de renvoyer à la situation générale dans son pays mais doit également présenter des faits concrets et crédibles le concernant personnellement.
Pour ce pays, il n’y a pas une note de politique de traitement disponible sur le site web.