Situation sécuritaire

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L’objectif de la présente recherche consiste à dresser un état des lieux de la situation sécuritaire en République de Colombie. Elle constitue une mise à jour du COI Focus éponyme daté du 11 juin 2015 et porte sur la période allant de juin 2015 à juin 2017. Elle a été clôturée le 23 juin 2017. Elle ne peut prétendre à l’exhaustivité, en raison notamment de la volatilité et de la complexité du conflit.

La guerre civile en cours, la plus longue au monde, franchit en 2016 une étape majeure, avec la ratification par le Congrès le 30 novembre 2016 d’un accord de paix conclu entre le gouvernement et les FARC.

Certes, cet accord de paix augure d’une nouvelle ère pour les Colombiens avec une réduction spectaculaire des violences contre les civils. Toutefois, de nombreux analystes estiment qu’il est prématuré de parler de paix. La situation est volatile et les frontières entre la guerre et le crime sont floues.

Des cas d’homicides illégaux, de recours excessif à la violence, de menaces, de détentions arbitraires et d’exécutions extrajudiciaires sont signalés en 2016 dans le chef des forces de sécurité (en particulier de la part de l’unité anti-émeute de la police). Les forces de sécurité sont elles-mêmes l’objet de violences notamment de la part de groupes successeurs et de guérillas.

Les deux principales guérillas du pays sont les FARC et l’ELN. Les négociations avec les FARC ont débouché sur un accord de paix et la majorité des guérilléros est cantonnée dans des campements en vue d’un désarmement et d’une réintégration dans la vie civile. Bien que l’ELN soit engagée dans des pourparlers de paix similaires, une trêve de violences n’est pas observée de sa part.

Les groupes successeurs continuent de commettre des abus généralisés (homicides, disparitions, violence sexuelle, menaces de mort) et bénéficient occasionnellement de la tolérance, voire de la collusion avec des agents de l’Etat.

La violence revêt plusieurs formes. Des assassinats sélectifs, des agressions, des enlèvements, du harcèlement, de l’intimidation, des violences sexuelles, de la torture, des mauvais traitements, des menaces, ne sont pas commis par les seules FARC ni uniquement dans le cadre du conflit armé et engendrent des déplacements forcés individuels et collectifs.

Les cibles de ces violences comprennent des défenseurs des droits humains au sens large (y compris des défenseurs des droits liés à la terre, des leaders de communautés, des syndicalistes, des journalistes, etc.), surtout dans des zones rurales. On observe par ailleurs que le déplacement forcé touche de manière disproportionnée les communautés afro-colombiennes et indigènes. Les femmes font largement l’objet de violences sexuelles. Des mineurs sont recrutés de force dans des groupes armés illégaux. On peut compléter cette liste avec des enseignants, des paysans, des familles habitant un lieu perçu comme stratégique pour le narcotrafic ou encore des membres de clans tombés en disgrâce.

La répartition géographique des violences varie en fonction d’une combinaison complexe de facteurs. Le centre de gravité du conflit se situe dans des départements ruraux et pauvres. On observe par ailleurs une augmentation de la violence dans les villes.

Le déplacement forcé concerne des populations à prédominance rurale et pauvre, avec une représentation disproportionnée de communautés indigènes et afro-colombiennes, exposées à des violences qui sont le fait de trafiquants de drogue, de guérillas et d’autres groupes armés.

Les conséquences des violences pour la population sont nombreuses. Elles comprennent des entraves à la libre circulation de biens (y compris de première nécessité comme de la nourriture ou des médicaments) et de personnes, la pollution de l’environnement, des entraves au commerce, des entraves à l’accès à l’eau potable ou à l’énergie ainsi que la fermeture d’écoles.

Politique de traitement

La politique définie par le commissaire général se fonde sur une analyse approfondie d’informations récentes et détaillées sur la situation générale dans le pays. Ces informations ont été recueillies de manière professionnelle auprès de diverses sources objectives, dont le Bureau européen d’appui en matière d’asile, le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, des organisations internationales de défense des droits de l’homme, des organisations non gouvernementales, ainsi que la littérature spécialisée et les médias. Pour définir sa politique, le commissaire général ne se fonde donc pas exclusivement sur les COI Focus publiés sur le site du CGRA, qui ne traitent que de certains aspects particuliers de la situation du pays. Le fait qu’un COI Focus date d’un certain temps déjà ne signifie donc pas que la politique menée par le commissaire général ne soit plus d’actualité.

Pour examiner une demande d’asile, le commissaire général tient non seulement compte de la situation objective dans le pays d’origine à la date de la décision mais également de la situation individuelle et des circonstances personnelles du demandeur. Chaque demande d’asile est examinée au cas par cas. Le demandeur d’asile doit montrer de manière suffisamment concrète qu’il éprouve une crainte fondée de persécution ou court un risque réel d’atteintes graves. Il ne peut donc se contenter de renvoyer à la situation générale dans son pays mais doit également présenter des faits concrets et crédibles le concernant personnellement.

Pour ce pays, il n’y a pas une note de politique de traitement disponible sur le site web.

Land: 
Colombie