Situation sécuritaire - Addendum

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Le présent document constitue une mise à jour partielle du COI Focus Mali Situation sécuritaire du 7 février 2022, qui portait sur la période allant du 1er juin au 31 décembre 2021. Cet addendum présente l’état actuel du conflit en relevant les principaux incidents sécuritaires survenus au Mali durant le premier trimestre 2022 (1er janvier au 31 mars).

Depuis 2012, le Mali est confronté à une crise sécuritaire complexe alimentée par des multiples attaques djihadistes, violences intercommunautaires, des attaques asymétriques ainsi que des combats entre les groupes terroristes, surtout dans le nord et le centre du pays. Le conflit est dernièrement marqué par une hausse des crimes perpétrés contre des civils, qui sont devenus les premières victimes.

Après une certaine accalmie observée fin 2021, l’insécurité au Mali est devenue très préoccupante durant le premier trimestre de 2022, surtout dans la région dite « des trois frontières » située entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

À la mi-février 2022, les militaires occidentaux des forces Barkhane et Takuba se sont retirés du Mali, avec, comme conséquence, une aggravation de la situation sécuritaire  et la reprise des violences, surtout dans la région de Liptako Gourma, dite des trois frontières, aux confins du Mali, Burkina Faso et Niger. La présence des paramilitaires de la société militaire privée russe Wagner aux côtés des Forces armées maliennes (FAMA) est attestée par de nombreuses sources depuis le début de l’année 2022.

Durant le premier trimestre de 2022, les groupes extrémistes ont continué à harceler et attaquer les populations locales et les forces de sécurité dans les régions du centre et du nord, tandis que les FAMA ont poursuivi les opérations antiterroristes avec parfois des graves atteintes aux droits humains.

Durant le mois de mars 2022, plusieurs attaques meurtrières perpétrées par l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) dans la région de Ménaka et dans le sud de celle de Gao ont fait des centaines de victimes civiles.

D’autres nombreuses violences contre les civils ont été perpétrées, selon les sources, par les FAMA aux côtés des paramilitaires de Wagner. Dans deux rapports de mars et avril 2022, Human Rights Watch (HRW) a documenté l’exécution des centaines de civils dans le centre et le nord du Mali, suite aux « opérations antiterroristes » de l’armée malienne.

Fin mars, dans le centre du Mali, une incursion de FAMA et de mercenaires russes aurait fait, dans le village de Moura, entre 200 et 400 morts parmi les civils. Au total, au moins 456 civils ont été tués au Mali entre le 1er janvier et le 15 avril 2022 dans des incidents impliquant les forces maliennes et les paramilitaires russes, selon The Guardian.

Du 1er janvier au 22 avril 2022, l’ONG américaine Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED) a enregistré 1.757 décès (militaires, civils et combattants non-étatiques) dans les incidents violents, tandis que durant toute l’année 2021, l’ACLED avait recensé 1.915 décès suite aux violences.

Selon la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), le nombre de violations et abus de droits de l’homme durant le premier trimestre de 2022 est également en hausse par rapport au dernier trimestre de 2021. La dégradation de la situation humanitaire s’est ainsi poursuivie au Mali, plus de 7,5 millions de personnes ayant besoin d’une aide, fin mars 2022.

Politique de traitement

La politique définie par le commissaire général se fonde sur une analyse approfondie d’informations récentes et détaillées sur la situation générale dans le pays. Ces informations ont été recueillies de manière professionnelle auprès de diverses sources objectives, dont le Bureau européen d’appui en matière d’asile, le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, des organisations internationales de défense des droits de l’homme, des organisations non gouvernementales, ainsi que la littérature spécialisée et les médias. Pour définir sa politique, le commissaire général ne se fonde donc pas exclusivement sur les COI Focus publiés sur le site du CGRA, qui ne traitent que de certains aspects particuliers de la situation du pays. Le fait qu’un COI Focus date d’un certain temps déjà ne signifie donc pas que la politique menée par le commissaire général ne soit plus d’actualité.

Pour examiner une demande d’asile, le commissaire général tient non seulement compte de la situation objective dans le pays d’origine à la date de la décision mais également de la situation individuelle et des circonstances personnelles du demandeur. Chaque demande d’asile est examinée au cas par cas. Le demandeur d’asile doit montrer de manière suffisamment concrète qu’il éprouve une crainte fondée de persécution ou court un risque réel d’atteintes graves. Il ne peut donc se contenter de renvoyer à la situation générale dans son pays mais doit également présenter des faits concrets et crédibles le concernant personnellement.

Pour ce pays, il n’y a pas une note de politique de traitement disponible sur le site Internet du CGRA.

Land: 
Mali