Situation sécuritaire

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L’objectif de la présente recherche consiste à dresser un état des lieux de la situation sécuritaire au Niger. Elle porte en particulier sur la période allant du 1er février 2018 au 30 avril 2019. Ce document constitue une mise à jour de deux COI Focus distincts : le COI Focus Niger. Situation sécuritaire du 23 mai 2016 et le COI Focus Niger. Addendum. Situation sécuritaire du 1er mai 2016 au 31 janvier 2018 du 20 février 2018.

La recherche documentaire a été clôturée le 2 mai 2019. Toutefois, les autorités nigériennes ayant décidé de proroger l’état d’urgence dans certains départements en juin 2019, soit au moment de la publication de ce document, le Cedoca a mis à jour les informations à ce propos.

Le gouvernement du président Mahamadou Issoufou, réélu pour un second mandat en mars 2016, a fait de la lutte contre le terrorisme une priorité de son programme. Depuis 2015, le Niger est en effet confronté à l’insécurité en raison d’incursions de groupes armés djihadistes sur son territoire. Durant l’année 2018, les forces de défense et de sécurité nigériennes ont mené, seules ou avec les forces régionales et internationales, des opérations contre les groupes armés. Le Niger fait partie du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) ainsi que de la force multinationale mixte composée des pays du bassin du lac Tchad (Cameroun, Niger, Nigéria, Tchad). La France, par le biais de l’opération Barkhane, est présente au Niger et y dispose de bases militaires, de même que les Etats-Unis qui fournit du matériel militaire. Les groupes terroristes actifs dans le pays sont Boko Haram qui mène des incursions dans le pays depuis le Nigéria voisin, l’Etat islamique dans le Grand Sahara, actif dans la zone des trois frontières entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger ainsi que des groupes djihadistes présents à la frontière burkinabè. La violence résulte également de la présence de milices communautaires touarègues et peules qui s’affrontent principalement pour l’accès aux ressources naturelles de part et d’autre de la frontière entre le Mali et le Niger. Enfin, des groupes criminels sont présents dans les régions de Diffa et d’Agadez.

Les conditions de sécurité dans la zone située aux frontières du Burkina Faso, du Mali et du Niger se sont considérablement détériorées durant la deuxième partie de l’année 2018. Les attaques des groupes terroristes ont fait une centaine de morts en 2018. En février 2019, les Nations unies qualifiaient toujours la situation de « volatile » dans l’ouest et le sud-est du Niger.

Durant la période couverte par ce rapport, la violence a consisté principalement en attaques de groupes armés terroristes, en affrontements intercommunautaires et en actes de banditisme. Les civils et les forces de défense et de sécurité ont constitué les cibles de la violence.

Trois régions sur les huit que compte le pays ont été affectées par la violence : à l’ouest, Tahoua et Tillaberi, régions proches du Burkina Faso et du Mali où opèrent des groupes terroristes ; au sud-est, la région de Diffa, non loin de la frontière avec le Nigéria, où le groupe Boko Haram est actif. L’état d’urgence est en vigueur depuis 2017 et régulièrement reconduit dans plusieurs départements des régions de Tahoua et Tillaberi. Il est en vigueur depuis 2015 dans toute la région de Diffa.

Dans les régions de Tillaberi et de Tahoua, plus de 50.000 personnes ont dû fuir en 2018 en raison de violences causées par les groupes terroristes. En mars 2019, ces deux régions totalisaient 70.305 déplacés internes, celle de Diffa en comptait 104.300 auxquels se sont rajoutés 18.800 déplacés pour le seul mois de mars 2019. En décembre 2018, le Niger a adopté une loi accordant protection et assistance aux personnes déplacées à l’intérieur de leur pays.

Début 2019, l’ONU estimait que plus de deux millions de personnes, dont la moitié vit dans les trois régions affectées par les activités terroristes, avaient besoin d’une aide humanitaire. La distribution de celle-ci est rendue difficile par la présence de groupes armés. Une centaine d’écoles ont fermé leurs portes depuis 2015. Dans les trois régions où l’état d’urgence est en vigueur, la liberté de mouvement de la population est restreinte en raison du couvre-feu.

Politique de traitement

La politique définie par le commissaire général se fonde sur une analyse approfondie d’informations récentes et détaillées sur la situation générale dans le pays. Ces informations ont été recueillies de manière professionnelle auprès de diverses sources objectives, dont le Bureau européen d’appui en matière d’asile, le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, des organisations internationales de défense des droits de l’homme, des organisations non gouvernementales, ainsi que la littérature spécialisée et les médias. Pour définir sa politique, le commissaire général ne se fonde donc pas exclusivement sur les COI Focus publiés sur le site du CGRA, qui ne traitent que de certains aspects particuliers de la situation du pays. Le fait qu’un COI Focus date d’un certain temps déjà ne signifie donc pas que la politique menée par le commissaire général ne soit plus d’actualité.

Pour examiner une demande d’asile, le commissaire général tient non seulement compte de la situation objective dans le pays d’origine à la date de la décision mais également de la situation individuelle et des circonstances personnelles du demandeur. Chaque demande d’asile est examinée au cas par cas. Le demandeur d’asile doit montrer de manière suffisamment concrète qu’il éprouve une crainte fondée de persécution ou court un risque réel d’atteintes graves. Il ne peut donc se contenter de renvoyer à la situation générale dans son pays mais doit également présenter des faits concrets et crédibles le concernant personnellement.

Pour ce pays, il n’y a pas une note de politique de traitement disponible sur le site web.

Land: 
Niger